mercredi 23 février 2011

Maison de l'EMPLOI- résumé de l'étude filière bâtiment


Etude filière bâtiment
Maison de l’Emploi de la Déodatie
Juillet –septembre 2010


Les objectifs nationaux sur la diminution des consommations énergétiques en France qui découlent du Grenelle de l’Environnement, et leur traductions dans les réglementations thermiques 2012 et 2020, offrent une possibilité de proposer des nouveaux schémas, tant dans les techniques de construction que dans la manière de faire intervenir l’ensemble des corps de métiers de la filière sur un chantier. Dans la filière bâtiment, l’innovation sera donc une priorité dans la décennie à venir.

Les perspectives du matériau bois sont également prometteuses. Le territoire du Pays de la Déodatie possède une ressource en bois et présente une filière complète, essentiellement composée de structures de petite ou moyenne taille.

Toutes les entreprises du territoire rencontrées dans le cadre de cette étude ressentent le besoin d’innover pour pérenniser leurs activités et trouver des relais de croissance.


1.      Synthèse de l’étude réalisée de juillet à septembre auprès de 59 TPE/PME de la filière bâtiment (soit environ 10% du total des entreprises de la filière recensées sur le Pays de la Déodatie)
Les TPE / Artisans & le marché :
Toutes les structures interrogées travaillent dans le secteur du privé et en grande majorité en rénovation de logements. Un tiers sont labellisées.
Connaissances des nouvelles normes :
Les entrepreneurs sont informés pour 65% sur les nouvelles normes & règlementation, 20% d’entres eux ont déclaré les avoir mises en application (RT 2012). Cependant, ils sont 20% à déclarer que l’offre se modifie profondément.
TPE / Artisans & perspectives de marché :
Les chefs d’entreprises sont optimistes pour 56% en considérant la nouvelle règlementation comme une opportunité et ils sont convaincus, puisque 62% déclarent que le marché des économies d’énergies,  de  l’écologie et des ENR, est une nécessité écologique. Le marché n’est pas encore organisé / structuré et 28% ont déclaré que leurs clients sont captifs. La 1ère crainte est  l’abus commercial, présent pour 64% des chefs d’entreprises. Aussi, 37% estiment que l’adaptation des professionnels constitue un problème, et pour 39% ce sont les nouvelles normes et règlementation qui constituent le problème.
Information & compétences :
L’accès à l’information et la montée en compétence des salariés ne constitue pas un problème pour 71% des entreprises consultées. Les fournisseurs jouent un rôle majeur, ils sont une source d’information pour 62%, internet et la presse sont aussi des vecteurs importants. Les chefs d’entreprises sont favorables au regroupement de l’information (76%).
Collaboration / travail en réseau :
Les chefs d’entreprises sont ouverts à la collaboration avec d’autres entreprises. Seulement 11% y sont opposés et 15% ne sont pas hostiles. Cette collaboration est souhaitée majoritairement pour la réalisation de chantiers. La notion d’apport extérieur est plus tempérée. 1/3 tiers des chefs d’entreprises y est favorable et 18% y sont opposés.
Innovation dans les TPE / Artisans :
Pour 75% des entrepreneurs, l’innovation s’apparente à une nouvelle technologie et un nouveau produit /service. L’innovation est perçue comme générant de l’emploi (65%). L’envie d’innover est présente chez 84% des chefs d’entreprises et 1/2 déclare être en situation d’innover. Les 3 tendances majeures en tant que source d’innovation sont : L’idée interne, le marché / concurrence et la règlementation.  71% des chefs d’entreprises déclarent avoir concrétisé leurs projets. Le territoire est perçu comme peu innovant pour 66%.

                                               
2.      Analyse

Les TPE / Artisans jouent un rôle essentiellement opérationnel dans leur filière, et ne mobilisent pas tous la part de créativité qu’ils pourraient mettre en œuvre dans leur métier. Les Chefs d’entreprises expriment d’ailleurs une attente spécifique sur l’aide technique à l’innovation.

Ils sont majoritairement présents sur le marché de la rénovation dans le domaine privé. L’accès aux marchés publics est freiné par leur capacité opérationnelle. Les TPE / Artisans intègrent progressivement les nouvelles données du marché, imposées par le Grenelle de l’Environnement en tant qu’innovation et portés par les fabricants de matériaux & matériels, par un déploiement produits & technologiques adaptés.

Les chefs d’entreprises interrogés sont très favorables à l’idée de se regrouper, notamment pour accéder aux marchés publics. L’objectif 1er de cette association de est de réaliser des chantiers en collaboration. La réhabilitation des techniques anciennes et de nouveaux modes d’organisation sont faiblement perçus comme une innovation. Un apport extérieur semble être considéré comme une intrusion dans l’entreprise, que se soit pour en améliorer son pilotage, créer un réseau, développer l’approche marketing & commerciale.

L’envie d’innover est présente au sein des entreprises et la notion n’est pas systématiquement considérée comme source de rentabilité, mais de pérennisation,  de développement et de progrès. Les chefs d’entreprises estiment que le territoire d’étude est faiblement innovant. Cette perception est relative puisque l’attente de leur part est forte (83% ont envie d’innover) et les exemples d’innovation ne sont peut-être pas assez présentés.

3.      Propositions :

Création d’un réseau interentreprises / compétences, en vue de présenter une offre sur des segments de marché non atteints aujourd’hui :
-         Création d’une compétence spécifique à la gestion des appels d’offres (approche terrain, administrative, marketing et commerciale).
-         Création d’une filière courte en matériaux alternatifs (éco-construction) et réadaptation des savoirs faires, en vue de développer des marchés niches sur les marchés locaux et régionaux.
-         Création d’une offre produits innovants / spécifiques, en utilisant les compétences complémentaires disponibles sur le territoire, avec comme objectif une diffusion  commerciale sur les marchés locaux et autres marchés.

4.      Conclusion :

cluster (ou grappe, ou association) devient quasi-impératif : c’est le modèle qui représente peut-être le paysage économique futur. Trois éléments plaident en faveur de la constitution d’un cluster sur le territoire du Pays de la Déodatie :
o       Le territoire possède une ressource en bois et les moyens de l’exploiter
o       les chefs d’entreprise de la filière bâtiment se déclarent dans leur très grande majorité prêts à innover et à travailler mieux ensemble
o       les futures normes de la filière bâtiment et l’état du parc immobilier en Déodatie offre représente d’importants débouchées de marché (CF étude réalisée par la CERC en janvier 2011 dans le cadre du projet « développement durable / éco-construction » piloté par la MDE et l’ADEME).

Le portage d’un cluster impose de définir un objectif commun, la mise en œuvre d’une structuration de réseau et une stratégie marketing. Un accompagnement au portage du projet et pilotage du départ de l’action est souhaitable.

Le manque de notoriété du territoire nécessite un traitement marketing et des actions de communication. Cette démarche sera favorable pour les filières bâtiment et bois, dans un contexte d’éco-construction / rénovation, en leur apportant de la crédibilité et une reconnaissance. La conception d’un symbole représentatif, décliné matériellement et déclinable sur différents produits peut constituer un point de départ, en étant l’amorce du cluster. Ces déclinaisons commerciales doivent pouvoir trouver des applications au profit de la filière tourisme et particulièrement favoriser l’action des organismes de soutien à l’offre touristique du territoire.